OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Charte de confidentialité : des icônes pour informer http://owni.fr/2012/12/14/charte-de-confidentialite-des-icones-pour-informer/ http://owni.fr/2012/12/14/charte-de-confidentialite-des-icones-pour-informer/#comments Fri, 14 Dec 2012 14:15:35 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=127420

Lorsque vous téléchargez un logiciel sur votre ordinateur, une image, une typographie, de la musique, etc. vous vous retrouvez souvent nez à nez avec les fameux textes de “politique de confidentialité”. Je ne sais pas qui prend le temps de lire tout ceci mais les clauses de confidentialité sont en général bien complexes et écrites en corps 9 et en gris sur fond blanc.

Nous avons donc tendance à cliquer sur “oui j’accepte” sans avoir lu. Problème donc. Mais la longueur du texte, la présentation graphique et la complexité des conditions d’utilisations et des politiques de confidentialité n’est pas une excuse à notre laxisme et à notre laisser-aller. Ainsi, des designers, des citoyens et des experts en droit se préoccupent aujourd’hui de poser des questions autour de l’accessibilité de ces politiques de confidentialité et de trouver des réponses simples, adéquates, rapides et visuelles.

Des icônes

Parmi ces idées, voici les icônes du projet réalisé avec Mozilla, Ocupop et “Disconnect”.

Ces icônes ont été développées en partenariat avec un groupe de travail dirigé par Mozilla. L’idée ? Les icônes, c’est un travail en cours que vous pouvez améliorer, modifier et utiliser sur votre site. Cette iconographie de la vie privée en ligne est donc soutenue par une collection d’emblèmes destinés à informer les utilisateurs.

Informer / rassurer / partager

Les questions de confidentialité et de protection des données personnelles sur Internet étant très vastes, c’est un sujet qui continue de croître. Comment ces icônes peuvent rester accessibles, simples et limitées en nombre ? Evidemment, elles ne doivent pas être un jugement de valeur sur le site concerné mais une information supplémentaire. Difficile à faire passer mais si la simplicité de ces icônes est à la mesure de leur limpidité, l’internaute devrait pouvoir s’y retrouver.

Signification

Pour préserver cette simplicité, des flèches, des cercles et des pictogrammes ont été utilisés. La couleur joue elle aussi un rôle important. Pour finir, toutes les icônes prennent la forme d’un document, signifiant ainsi leur relation avec les données de l’utilisateur dans un sens plus large. Leur emplacement sera situé dans la barre d’adresse du navigateur en 16 pixels par 16 pixels.

Voici de quoi réviser vos fondamentaux :

Une image ne résoudra jamais les soucis d’exploitation des données et de confidentialité mais elle pourra être un excellent indicateur de la politique d’un site Internet et alors sensibiliser le grand public à ces questions. Ces icônes, vous les retrouverez peut-être à l’avenir sur de grands sites comme c’est déjà le cas sur cette liste dans laquelle on retrouve par exemple 01Net, Alexa, Paypal ou encore les différents services de Google.

Pour en savoir plus

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Une tempête techno-magique ! http://owni.fr/2012/12/07/une-tempete-techno-magique/ http://owni.fr/2012/12/07/une-tempete-techno-magique/#comments Fri, 07 Dec 2012 10:11:17 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=127124

Bonjour et bienvenue dans l’antre magique de… “Vendredi c’est Graphism” !

Comme tous les vendredis, je pars à la découverte de la créativité et du design et cette semaine c’est sur la magie que je me suis arrêté ! Plus les technologies évoluent, moins nous comprenons en détail comment elles fonctionnent. Nous nous laissons donc parfois bercer par leur animisme, leur côté vivant, leur magie.

Magicien OpenSource

C’est sur ce postulat que le magicien Marco Tempest a décidé de nous faire rêver avec ses illusions. Depuis toujours, l’art de l’illusion fascine et les grands magiciens ont bien compris les ressorts de notre cerveau pour pouvoir le manipuler. Mais la magie évolue et innove grâce à Marco Tempest, cet illusionniste suisse vivant à New York. En dehors de faire des tours qui ne cessent de nous impressionner, il considère son travail comme de la “magie open source” car, sur Youtube, sur son Twitter et sur son Facebook, il révèle ses secrets aux grands public et aux communautés en ligne avant de passer à de nouveaux tours. Une sorte de politique créative de la terre brûlée !

Commençons par sa toute dernière création qui est passionnante. Marco nous raconte une histoire visuellement saisissante à propos de Nikola Tesla, qui est, n’ayons pas peur des mots, le plus grand geek qui ait jamais vécu. De son invention triomphante qu’est le courant alternatif  à ses derniers jours tristes et sans le sous, voici sa vie présentée du point de vue d’un magicien…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les coulisses

De même, il n’oublie pas de publier sur les coulisses et les trucs de cette histoire.

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De la réalité augmentée magique

Certes, Marco Tempest adore les dernières innovations, les dernières applications, les écrans connectés mais n’oublions pas que tous les grands magiciens ont toujours été des amoureux de la technologie. Ainsi, ses expérimentations se jouent du réel et du virtuel à commencer par ce tour qu’il a réalisé pendant TED et où il manipule des cartes en réalité augmentée.

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Magicien social

Sur Twitter et Facebook, Marco Tempest discute et réagit beaucoup, il crée aussi énormément grâce aux idées des internautes et en profite pour les créditer au passage. De même, il partage le “code” de ses illusions et ses tours, que ce soit des applications pour iPhone, iPad ou même d’autres outils techno-centrés. Déjà à l’époque, lors de la sortie de l’iPhone, il paradait avec ses applications magiques et captivantes.

À la sortie d’un Apple Store, il y a cinq ans :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Imaginaire, technologie & narration

Cette combinaison entre imaginaire et nouvelles technologies, Marco Tempest est le seul à la pratiquer de façon vraiment intensive. À 22 ans, le magicien suisse remportait déjà le New York World Cup of Magic, puis enchaînait quelques années plus tard sur une série télévisée intitulée “The virtual Magician”. Série qui sera diffusée dans des dizaines de pays à travers le monde. Cependant, il n’en oublie pas la poésie, la simplicité et la magie des écrans comme par exemple avec ce tour réalisé à l’aide d’ iPod Touch

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Une tendance qui va évoluer ?

Même si à l’heure actuelle l’outil et la technologie sont énormément mis en avant, je pense qu’à l’avenir nous allons obtenir des réalisations beaucoup plus simples où la technologie perdra sa place centrale au profit de l’histoire et du tour de magie en lui-même. Un exemple avec cette vitrine d’une boutique Hermès au Japon. Un simple écran, un carré de soie vendue par la marque et… regardez comme la magie opère.

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Histoire & techno-invisible

La technologie discrète, invisible au profit de l’histoire. Voici une démarche de magicien qui plaira sans doute aux designers… ou alors est-ce que ce sera l’inverse ? ;-)

En attendant, vous pouvez retrouver tous les tours de Marco Tempest sur son site, mais aussi découvrir ses petits camarades techno-magiciens comme Simon Pierro, Charlie Caper et Erik Rosale,  Galih Montana ou encore le projet Card2Phone !

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Un bouquet de bambous pour sauver des vies http://owni.fr/2012/11/30/un-bouquet-de-bambous-pour-sauver-des-vies/ http://owni.fr/2012/11/30/un-bouquet-de-bambous-pour-sauver-des-vies/#comments Fri, 30 Nov 2012 12:00:20 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=126887

Dans sa conférence TED, notre designer humoriste français Philippe Stark expliquait qu’à notre époque, être designer c’est être totalement inutile. Ce à quoi je répondrais qu’à notre époque et à l’avenir, être designer c’est choisir de se rendre utile et pourquoi pas indispensable.

Mine Kafon

Je vous présente aujourd’hui le fabuleux projet “Mine Kafon” créé par Massoud Hassani. Cet objet volumineux qui ressemble à la balle qu’un chat immense aurait perdu dans le désert est conçu pour être posé au sol et pour rouler à travers les champs de mines non défrichés… en faisant ainsi exploser les mines anti-personnelles oubliées. Une idée brillante, simple et percutante fabriquée à partir de matériaux légers comme le bambou, et qui vise à permettre aux populations locales de se réapproprier leurs terres afin de les utiliser en toute sécurité. Tout simplement pour cultiver, pour voyager, pour vivre.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Vous l’aurez compris, cette balle immense n’explose pas quand la mine se déclenche mais elle absorbe le choc et continue à rouler jusqu’à la prochaine mine pour la faire exploser. Dans le détail, la balle est constituée de trois parties:

  • - le noyau sphérique
  • - 70 tiges de bambou qui sortent de celui-ci
  • - des embouts noirs et ronds pour les pieds de ces tiges de bambou.

Point particulièrement intéressant entre tous, Mine Kafon envoie et diffuse en permanence sa localisation, capturée par un GPS, traçant alors des chemins “libres” sans mine qu’il est possible de conserver.

Retour sur le principe d’une mine

En design, pour concevoir un objet pertinent, utile et dont la forme est à la hauteur de sa fonction, il faut bien comprendre le terrain dans lequel on agit, il faut même parfois devenir un spécialiste de son sujet. Ainsi, pour comprendre Mine Kafon, rappelons le principe d’une mine anti-personnelle. Cette mine est composée d’un dispositif de mise de feu qui se déclenche sous une action extérieure (le passage d’un véhicule, d’une personne ou d’un animal…) et émet une flamme qui aura pour effet de produire une petite explosion ; le rôle de cette petite explosion est déclencher la charge principale – la grosse explosion. La mine elle est également composée d’un dispositif de sécurité (goupille, bouton, fourchette, etc.). L’effet de souffle peut également endommager et projeter des fragments alentour.

Pour neutraliser l’engin, l’idée de Mine Kafon est, d’une part de déclencher la mise à feu (le poids de l’objet doit être suffisant) et, d’autre part, d’absorber le souffle pour éviter d’être projetée. Et éventuellement de limiter les éclats, les projectiles.

De plus, pour assez incroyable que cela puisse paraître, Mine Kafon est assez légère pour qu’une brise légère puisse simplement la pousser.

Le designer au service d’une cause.

Massoud Hassani a échappé à la guerre en Afghanistan alors qu’il avait 14 ans. C’est cette histoire qui l’a conduit à avoir une posture dans son métier. Son but était de trouver un moyen de faire disparaître ce fléau de sa ville natale, où sont encore présentes des milliers de vieilles mines soviétiques.

Quand nous étions jeunes, nous avons appris à faire nos propres jouets. Un de mes favoris était une petite éolienne roulante. Nous faisions des courses les uns contre les autres dans les champs autour de notre quartier. Il y avait toujours un fort vent s’agitant vers les montagnes. Alors que nous faisions la course, nos jouets ont roulé trop vite et trop loin et ont atterri dans des zones où nous ne pouvions pas aller les chercher en raison des mines. Je me souviens encore de ces jouets que j’avais fait et que je regardais aller au-delà de la zone où nous pouvions aller.

Détournement & matériaux

Construit en matière plastique biodégradable et en bambou avec un cœur informatique contenant un GPS, Mine Kafon s’inscrit dans la tendance du DIY. J’imagine très bien que Massoud Hassani puisse mettre en open source le code informatique qui analyse les données GPS mais également les plans de sa boule afin que chaque communauté concernée puisse recréer son propre démineur collectif.

Designers Bidouilleurs anti-guerre !

Hassan n’est pas le seul à se poser la question des armes, de la guerre et de ce que cela provoque. En effet, de nombreux designers, plasticiens, hacktivistes et artistes prennent des initiatives pour dénoncer et agir. Un exemple avec ce livre de coloriage qui dénonce les violences policières ou encore ce site intitulé “NukeMap” pour comprendre et visualiser l’impact des bombes nucléaires.

D’autres comme Mona Fawaz, Ahmad et Mona Harb Gharbieh se sont concentrés sur Beyrouth et ont cartographié les conflits armés pour en rendre compte à la population. Enfin, les bombes sont parfois détournées pour faire du bien à la planète.. et ça, parfois, ça me laisse rêveur.

Soutenir le projet

Pour finir ce “Vendredi c’est Graphism”, je vous invite à vous rendre sur la page du projet pour le soutenir. En effet, parfois, cet objet étrange perd un peu de ses jambes de bambou lorsqu’il explose et coûte au total une quarantaine d’euros. Une de ces “Mine Kafon” a été acquise par le MoMA et sera présentée en mars 2013.

Massoud Hassani est actuellement à la recherche de partenaires financiers et des collaborateurs pour apporter leurs idées dans la production.

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Le jour où Instagram découvrit le web http://owni.fr/2012/11/16/le-jour-ou-instagram-decouvrit-le-web/ http://owni.fr/2012/11/16/le-jour-ou-instagram-decouvrit-le-web/#comments Fri, 16 Nov 2012 10:11:47 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=126068

À l’heure où Instagram publie des photos aériennes prises par un drone, à l’heure où l’on visionne ses photos sur un pico projecteur, à l’heure où je vous publie chaque jour un dessin sur cette même plateforme, Instagram ouvre enfin son service au web sous forme de page galerie personnelle. Petite révolution pour libérer les photos du téléphone de millions d’utilisateurs, premier pas vers l’absorption d’Instagram par Facebook ou évolution de l’expérience utilisateur ? Aujourd’hui, on fait un petit tour par ce grand saut sur le web.

Instagram, du mobile au web

Il ne vous est plus nécessaire d’avoir un smartphone ou de passer par des services tiers (webstagram, statigram, etc.) pour accéder aux galeries de vos photographes amateurs préférés. Instagram est un enfant du smartphone, né de la mobilité, de la photo et des réseaux sociaux, il aura quand même mis du temps à faire le pont entre mobile et web.

Mais pourquoi Instagram lance ses profils web maintenant ?

Kevin Systrom, le CEO d’Instagram affirme qu’il attendait le bon moment avant de sortir les galeries web de ses 100 millions d’utilisateurs. En réalité, l’idée est de se positionner également pour les entreprises qui utilisent Instagram dans le cadre de leur promotion dans les médias sociaux. La version web du compte Instagram de Nike est sorti avec les premiers exemples. Ce changement est tout simplement une façon facile de rendre ces contenus disponibles pour tous les utilisateurs, en particulier ceux qui n’ont pas de smartphone sur iOS ou Android.

Sur le web, en plus de l’affichage de photos d’un utilisateur et de ses informations, vous pouvez aussi faire des choses telles que suivre cet utilisateur, commenter.

L’Interface

La chose la plus frappante sur les profils web est sa ressemblance avec la timeline de Facebook ! Graphiquement c’est à s’y méprendre tant l’inspiration est grande. Mais étrangement, nous ne sommes pas exactement dans les mêmes dimensions, et quelques subtilités ont été mises en place.

Une élégante animation lors du survol de la souris laisse place à la date, au nombre de commentaires et de likes, la mosaïque tout en haut offre un changement régulier des photos dans des petites cases qui forment une grille. Cette mosaïque justement occupe toujours la même disposition et n’est pas sans rappeler la photo de couverture des profils sur Facebook.

Typographie & interactivité

Côté typographie, Instagram utilise du Proxima Nova, une police d’écriture totalement revue en 1994. Entre du Futura et de l’Akzidenz Grotesk, le Proxima s’avère être assez élégant et très actuel, très inscrit dans la tendance.

Pour l’interaction c’est très simple, rien de révolutionnaire, il suffit de cliquer sur une photo et elle apparaîtra en taille réelle aux côtés des likes et des commentaires. On se rendra hélas compte à ce moment que la résolution des photos et parfois médiocre. En effet, pas de souci pour l’affichage sur mobile mais lors d’un affichage sur écran d’ordinateur cela s’avère plus délicat.

Une semaine après, de réels changements ?

Une semaine après son ouverture sur le web, de nombreux “Instagrameurs” redécouvrent leurs photos, on échange des albums sur Twitter, la vision d’ensemble se dessine et l’oeil de chacun peut mieux constater le talent de tel ou tel photographe. Pour ma part j’ai redécouvert ma galerie Instagram et j’ai découvert de nombreux artistes qui détournent Instagram comme le peintre japonais Ostatosh, les ambiances suédoises de Cimek, le dessinateur Dika ou encore l’univers typographique de Frank.

L’avenir ?

Peut-être qu’à l’instar de son cousin Pinterest, Instagram proposera des versions “privées” en ligne ? À l’heure actuelle, les profils privés sur l’application mobile apparaissent comme “vides” sur la version web. Le lien entre mobilité et interface ordinateur soulève souvent des questions de ce genre, la réponse est dans le camp des designers et des développeurs — sans oublier évidemment l’éthique qu’un tel service se doit d’avoir.

De même, il est tout à fait possible d’imaginer à l’avenir une version “blog” d’Instagram en pouvant, pourquoi pas, créer des “boards” comme sur Pinterest ou des articles comme sur Tumblr. La base du service reposant sur le partage de photos (avec ses filtres), le like et le commentaire — mais Facebook occupant la place du plus gros réseau social au monde — ça va être à Instagram (et donc désormais à Facebook), de tirer son épingle du jeu pour rester innovant et fédérer les amoureux de l’image que nous sommes.

En attendant, sur Instagram web ou Instagram mobile, on trouve de tout, des gansters aux enfants fortunés en passant par l’ouragan Sandy. La vie donc…

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Philips aurait bien aimé réinventer la lumière http://owni.fr/2012/11/02/philips-aurait-bien-aime-reinventer-la-lumiere/ http://owni.fr/2012/11/02/philips-aurait-bien-aime-reinventer-la-lumiere/#comments Fri, 02 Nov 2012 15:00:54 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=124835

Une des actualités design de cette semaine est la sortie en fanfare de cette ampoule signée Philips et distribuée par Apple ! Rien que ça. Pendant que certaines startup souhaitent réinventer la roue, Philips “recrée” l’invention d’Edison qui date d’il y a maintenant 133 ans. L’idée est séduisante car depuis tout ce temps, l’ampoule n’a pas vraiment changé, cependant l’idée n’est pas si innovante que ça, on va le voir et les usages d’un tel objet me questionnent réellement.

Hello Hue

Hue, (prononcez “hiou”) est donc le nom de cette ampoule  soutenue par un marketing assez imposant. Les designers s’intéressent en général à l’expérience lumineuse, à l’objet lumineux dans sa globalité, à la forme de la lampe, mais rarement à son contenu : la lumière – ou plus précisément dans notre cas – l’ampoule. Philips a donc souhaité faire évoluer ce symbole de création avec la sortie de Hue qui est présentée comme “la prochaine étape dans l’éclairage des foyers” ou encore comme “le premier système d’éclairage domestique connecté à Internet”. Une révolution domotique ?

Selon Philips, l’innovation se situe dans le fait que cette ampoule à LED est capable de produire presque toutes les couleurs de la lumière dans la mesure d’un spectre de 16 millions de couleurs. Si l’idée semble attrayante, je vous laisse réfléchir sur ses usages réels. Pour cela, voici la vidéo de présentation de Hue.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La vidéo de présentation est assez surprenante car elle ressemble à une publicité Apple. Se faire passer pour un produit Apple sans le dire, voilà une stratégie de communication assez intéressante.

Cette ampoule est donc connectée à Internet et plus précisément à une application iPhone et iPad. Et oui, le smartphone et la tablette (ici transformés en télécommande) proposent une application qui permet de modifier la couleur de votre environnement selon plusieurs critères et de différentes façons. Cette “révolution design” est donc réservée aux utilisateurs d’Apple. Malgré tout son but est d’offrir une expérience nouvelle.

L’application

Une expérience

Comme le témoignent la vidéo et les images, l’expérience semble donc attrayante. Par exemple, chez vous, vous allez pouvoir modifier les tons et les nuances en fonction de votre humeur. Une utilisation dans des lieux tels que les écoles et les hôpitaux aideront à la concentration, à la relaxation ou encore à la lecture. Pour cela, vous pouvez aller directement choisir certaines présélections déjà enregistrées ou encore choisir une photo de ce joli couché de soleil du sud de la Bretagne afin d’y récupérer votre éclairage pour recréer une ambiance ou mieux, un souvenir. Hue possède également une minuterie pour assombrir ou allumer lentement l’éclairage.

“Think Different” (ou pas)

Vous vous en doutiez peut-être, le projet n’est finalement pas si innovant. En effet, Philips n’en est pas à son premier coup d’essai dans la lumière changeante avec notamment son projet “Living Colors”. Cette lampe sortie il y a cinq ans possède la même expérience mais reposait plutôt sur l’objet lampe et sur une télécommande.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La genèse

Mais surtout, je voulais vous parler du projet LIFX, un projet présenté sur Kickstarter et qui est presque intégralement identique à Hue. Lancé en septembre, son but est de proposer une ampoule “intelligente” qui se connecte en Wi-Fi et qui propose des ambiances colorées que vous contrôlez avec votre téléphone iPhone ou Android. Avec une demande de 100 000 dollars au départ, le projet aura su récolter 1 315 266 dollars. Un accueil impressionnant pour ce projet, mais reste à voir si l’innovation perdurera avec la sortie de Hue.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

De la question du besoin

“Du sens et de la simplicité” est le slogan de Philips et “Think Different” celui d’Apple. Je me pose donc la question des usages réels d’une telle ampoule. Comme de nombreux produits qui sortent aujourd’hui, nous n’avons pas un besoin immédiat, cependant l’expérience peut sembler intéressante, notamment dans le fait de retrouver un souvenir, une émotion passée à l’aide d’une couleur. De plus, la question de l’usage quotidien revient souvent au travers de cette ampoule. Apple qui la propose dans ses magasins vend en général des objets du quotidien. Même si l’ampoule est un objet du quotidien, qui réglera la luminosité et la couleur au quotidien ? De même, le design ne devrait-il pas être accessible au plus grand nombre en étant notamment multiplateforme ? La contrainte de la télécommande-iPhone reste assez forte.

Enfin, comme on l’a vu, les initiatives d’expérience lumineuse interactives sont de plus en plus nombreuses et je suis curieux de voir comment tout ceci se démocratisera, s’ouvrira et pourquoi pas, un jour, s’intégrera réellement dans notre foyer.

De même, j’aurais pu vous parler de la lampe Jelly Fish ou encore de la Mathmos Aduki Ni :

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Cliquer ici pour voir la vidéo.

En attendant, je retourne à la lueur de mon écran et je vous à la semaine prochaine pour de nouvelles actualités design, graphiques et créatives !

Geoffrey

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Du F.A.T. dans tes yeux http://owni.fr/2012/10/26/du-f-a-t-dans-tes-yeux/ http://owni.fr/2012/10/26/du-f-a-t-dans-tes-yeux/#comments Fri, 26 Oct 2012 08:00:04 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=124193

Cette semaine, nous fêtons l’anniversaire du F.A.T., le Free Art & Technology lab. Ce laboratoire, connu aussi sous le nom de F.A.T. est un collectif d’artistes, de designers, de développeurs, de scientifiques, d’avocats et de musiciens, qui est dédié à la fusion de la culture populaire avec la technologie open source. Le F.A.T. Lab est connu pour produire des œuvres d’art critiques, piquantes, pertinentes et qui questionnent souvent le droit de la propriété intellectuelle, dans le domaine des nouveaux médias et de la technologie. C’est pourquoi, le F.A.T. lab a toujours créé des œuvres destinées à être “élevées” au domaine public et contribuer ainsi à leur propre mouvement.

Aux origines

Pour la petite histoire, le F.A.T. Lab a été fondé en 2007 par Evan Roth et James Powderly, deux personnages également connus pour leur laboratoire de recherche en graffiti (le G.R.L. Graffiti Research Lab). Une grande partie des membres du F.A.T. sont basés en Amérique du Nord mais également en Europe centrale et en Asie. C’est donc un collectif international dont le socle commun est Internet. Ses membres coopèrent sur des projets d’art numérique depuis maintenant cinq ans.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Une exposition rétrospective a été imaginée pour l’occasion, avec pour simple titre “F.A.T. GOLD“, cette exposition rassemble vingt-cinq créateurs composés de graffeurs, de hackers et de codeurs pour un séjour d’une semaine au “Eyebeam“, un centre d’art technologique de New York. L’exposition présentera les œuvres importantes de 2007 à nos jours mais lancera également de nouveaux projets lors de la soirée d’ouverture. Les projets seront ajoutés à l’exposition au fur et à mesure.

Flash back dans le F.A.T. !

Comme le F.A.T. lab s’engage depuis maintenant cinq ans afin de soutenir les valeurs de l’ouverture et le domaine public, de nombreux projets ont vu le jour. Des projets mais également des idéaux qui puisent leur force dans la culture populaire. Je vous propose donc un petit aperçu de l’histoire de leurs meilleurs projets.

Le EyeWriter

En 2003 le graffeur Tempt1 a été presque complètement paralysé à cause de la maladie de Lou Gehrig. Pour aider leur ami à continuer à pratiquer son art, le F.A.T. Lab, openFrameworks, le Graffiti Research Lab et le Groupe Ebeling se sont associés pour créer l’EyeWriter, un outil qui met en place des caméras et des logiciels open source pour suivre les mouvements des yeux de l’utilisateur et permettre de les dessiner grâce aux mouvements des pupilles.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

SubPixel

“SubPixel” est un un kit de “mise à niveau” de la publicité dans le métro (ou ailleurs). Ce petit objet est construit à partir d’une réglette en acrylique découpée au laser, des bandes de plastique et de neuf lames de rasoir. Ainsi, une fois le tout assemblé, vous allez pouvoir, en deux grands coups rapides (un horizontal et un vertical), créer un damier, une grille. À partir de cette grille de 8×8 « pixels », il ne vous reste plus qu’à retirer ou non des cases et créer vos icônes au pixel ou modifier le sens de l’affiche. Voilà en quelques images le résultat :

cute SUBPIXEL   ou comment pixeliser la publicité dans le métro !

Les Lego open-source

En 2012, c’est une petite révolution qui s’est faite dans le monde du Lego grâce au kit de construction universel et gratuit possédant 80 objets 3D à imprimer sur une imprimante 3D. Vous pouviez donc utiliser votre imagination et ainsi connecter toutes ces petites briques à vos “vrais” Legos pour aller encore plus loin dans la création ! D’ailleurs, cette collection de 80 objets peut toujours être “dépassée”, car chacun peut proposer ses modèles, mettre à profit son savoir pour concevoir de nouvelles pièces et ainsi créer un véritable “réseau de jouets“.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le poster

FAT Rêve denfant : Comment fabriquer ses propres Legos ?

Free Speech !

“Free Speech” est une oeuvre créée pour le Musée Kunsthalle à Vienne. Un seul but : la liberté d’expression !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Peer to Peer du chien

Si vous passez du temps à échanger des fichiers et si vous aimez les animaux, ce projet vous ravira ! En effet, avec une simple clef USB et un chien, ce réseau “peer to peer” vous permettra d’échanger, de partager, en toute simplicité !

Et dans dix ans ?

Le F.A.T. lab n’est pas le seul mouvement hacktiviste créatif, même s’il est unique dans sa pensée et son mélange “pop culture” / “hacking”. Cependant, d’autres types de pensées émergent et proposent des actions créatives engagées :

Je suis impatient de voir se répandre ce et ces courant(s), ces pensées et ces actions ! En attendant, je vous invite à vous rendre le site du F.A.T. lab et vous souhaite… un excellent week-end ! :-)

Geoffrey

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La semaine où les musées se sont fait hacker http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/ http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/#comments Fri, 19 Oct 2012 09:11:09 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=123243 Responsive Museum Week : hacker et remixer les sites Internet existant des musées. C'est le projet dingue, séduisant et d'intérêt public que notre maître ès-graphisme Geoffrey Dorne vous raconte aujourd'hui par le menu. Bon appétit !]]>

Aujourd’hui, c’est un témoignage que je souhaite vous proposer. J’ai lancé cette semaine avec mon ami le créateur de communautés Julien Dorra, la “Responsive Museum Week” Le projet est simple : une semaine pour “hacker” et “remixer” les sites Internet existant des musées !

Aux origines…

Il y a quelque temps, j’ai écrit un article qui a suscité quelques émois et créé des questions/réponses passionnantes à propos du tout nouveau site internet du Centre Pompidou Virtuel, un des plus importants musées français. À côté de cela, mon ami Julien Dorra, se posait la question sur Twitter du “responsive web design” (l’adaptatibilité d’un site Internet à un téléphone mobile, à une tablette, etc.) au sujet de ce même musée.

Deux e-mails plus tard nous étions tous les deux d’accord pour affirmer que bon nombre de sites Internet de musées n’étaient absolument pas utilisables sur téléphone mobile et sur tablette et qu’il fallait faire quelque chose ! En effet, en situation de mobilité et dans n’importe quel musée, les visiteurs se servent de leur téléphone pour prendre des photos des oeuvres (même quand cela n’est pas autorisé), pour tweeter, facebooker, mais également pour se rendre sur le site du musée en question afin de retrouver des informations, des références, etc.

Réfléchir et prendre la parole sont une première étape, faire, créer, agir est l’étape suivante.

Trois jours “quick and dirty” pour créer le projet

Ainsi, nous avons imaginé une semaine créative où chacun maîtrisant un peu le code CSS pourrait “hacker”, “bidouiller”, “remixer” le site de son musée préféré afin de le rendre adapté au support mobile, téléphone, tablette, etc. Chaque musée et chaque internaute se verrait alors offrir en ligne et librement cette nouvelle version ergonomique, élégante, lisible et enfin adapté à ces supports actuels. Nous serons d’accord pour dire que cela ne suffit pas, que l’idéal serait de revoir intégralement l’expérience muséale en ligne, son contenu, sa forme, etc.

Mais… commençons déjà par cette toute petite chose qui est de rendre accessible et lisible nos chers sites web de musée sur un simple téléphone ou tablette, dans la rue, au musée.


Extrait du travail réalisé en collaboration avec Julien Dorra

La Responsive Museum Week est lancée

À la sortie c’est un concept, un challenge, un site internet adapté aux supports mobiles, des partenaires que l’on présente à la communauté des musées, des développeurs, des designers et à tous les curieux.

La mission est simple :

• Choisir le site internet d’un musée
• Modifier sa feuille de styles avec le plugin Stylish ou avec Firebug
• Capturez votre travail et partagez-le !
• Chacun pourra ainsi profiter de ce hack et tester le site s’il avait été adapté pour mobile

Les réactions

Les réactions ne se sont pas faites attendre, on ne touche pas aux musées comme ça. Si l’événement “Museomix” qui a lieu en ce moment à Lyon propose de “remixer” le musée sur place pour réinventer des formes de narration muséale, l’événement “Responsive Museum” propose, lui, de “remixer” les sites Internet des musées pour les rendre mobiles. On ne recréé pas l’intégralité du site Internet comme on ne recréé pas le musée, on s’y insère pour l’améliorer, le hacker de l’intérieur.

Sur Twitter, en revanche, l’appel à la créativité aura été bien reçu.

Une démarche créative et réactive

Ce mode de travail créatif, actif et collaboratif repose sur plusieurs points :

L’observation

En tant que designer, je passe mon temps à observer les usages, les gens, les habitudes, les détournements, les réactions et  de ces observations naissent des “insights”, des éléments intéressants que l’on capture pour venir ensuite créer des ouvertures créatives pour des projets. Ici, ça a été la sortie du site Internet du Centre Pompidou, son positionnement graphique, ergonomique et son accueil auprès du public.

La réactivité

Avec Twitter, quelques e-mails et un Google Document collaboratif, Julien Dorra et moi avons dressé les grandes lignes du projet et nous nous sommes répartis les tâches. J’ai réalisé le design de l’événement et le site Internet (adapté aux tablettes et aux mobiles), Julien a activé sa communauté, rédigé les textes et contacté différents acteurs de la programmation et des musées, notamment.

La collaboration créative

Trois jours après, ce sont déjà cinq musées qui se sont fait “hacker” par cinq bidouilleurs de code et de design. Chacun a pu également aider son camarade de hack et obtenir ainsi de nouvelles compétences. La collaboration créative est, à mon sens, une démarche qui peut être très puissante en termes de résultats, de productivité, d’imagination.

Du web design, orienté pour l’utilisateur mobile

Ci-dessous, voici les premières réalisations des participants. J’ai été très surpris de voir la réactivité et la qualité de ces modifications. En effet, adapter un site Internet au support mobile est une question complexe qui couvre d’une part, l’ergonomie, le design, la lisibilité, le confort de navigation et d’autre part, la programmation orientée mobile. Ici, l’exercice est encore plus périlleux car il est impossible de modifier totalement le code source du site.

À noter que chacun a publié son “hack” sur “Stylish“, un outil qui se rajoute à votre navigateur afin de modifier le site en temps réel lorsque vous y accédez. Tous les “hacks” sont accessibles sur ce tumblr.

Conclusion

Pour conclure ce “Vendredi c’est Graphism”, j’attire surtout votre attention sur la démarche créative que j’ai souhaité mettre en place avec Julien Dorra. Le fait de se réapproprier et de détourner quelque chose, en l’occurrence les musées, provoque la créativité. De plus, proposer un projet focalisé sur un élément très précis (ici, adapter le site Internet aux supports mobiles), ouvre la discussion sur des choses beaucoup plus larges comme la place du musée sur Internet, comme l’expérience muséale en ligne, etc. L’inverse aurait moins créé de débat. Enfin, “hacker” un site, un produit, une démarche, pour l’améliorer en totale autonomie (comme lorsque j’ai sorti Sublyn sans contacter la RATP) permet d’aller au bout des choses sans considérations stratégiques, politiques, décisionnelles, etc. et donc de se concentrer sur une seule voix, celle du design centré utilisateur.

Des enseignements et une approche “design / hacking” que je réitérerai très certainement sur d’autres projets à l’avenir :)

Excellent week-end à toutes et à tous et… à la semaine prochaine !

Geoffrey

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http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/feed/ 18
Google irrigue la culture en ligne http://owni.fr/2012/10/12/google-culture-cultural-institute/ http://owni.fr/2012/10/12/google-culture-cultural-institute/#comments Fri, 12 Oct 2012 09:11:41 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=122441

Soucieux de soigner son image de plus grosse régie publicitaire au monde, depuis longtemps Google aide les arts et la culture, avec par exemple le passionnant Google Art Project sorti en 2011 et permettant de visiter virtuellement différents musées comme celui de Versailles, le Metropolitan Museum of Art of New York ou encore la Tate Modern Gallery de Londres. Plus simplement encore avec les Google Doodle, ces logos de Google redessinés et  l’occasion d’un événement et qui font sourire les millions de connectés. Le lancement de son Institut culturel, ce mercredi, s’inscrit dans cette dynamique.

42 histoires

Le site propose donc 42 histoires de 1900 à 2000 à travers une frise chronologique simple et élégante. On y retrouve des sujets historiques comme la déportation pendant la Seconde Guerre Mondiale, Mai 68 ou des personnages comme Nelson Mandela, la Reine Elisabeth II ou encore Anne Frank.

Mark Yoshitaka, responsable du projet explique que le site est structurée par les thématiques pour offrir un contenu qui invite plus facilement à la découverte. De même, la liste des quarante-deux sujets devrait s’agrandir pour compléter ce projet évolutif ! Et il conclu sur : “Le but est d’associer le savoir-faire informatique de Google et les archives des prestigieuses institutions culturelles”. Le meilleur des deux mondes donc.

Arrêtons-nous un instant sur la première page et qu’y voyons-nous ?

Pleine page

L’utilisation de la photo en fond et en plein écran est une énorme tendance de cette année 2012. Trois évolutions l’expliquent : les progrès des technologies web et des standards, les débits Internet élevés qui se banalisent et la démocratisation des appareils photos réflex de bonne qualité. De même, on remarquera que chaque image est sombre sur les bords. Cela s’appelle le “vignettage” et là encore c’est à la mode. Le vignettage est en théorie provoqué par une insuffisance de l’objectif photographique. Sur une image numérique, cet “effet” est là pour créer une impression d’intimité et pour rappeler la “vraie photo en papier”.

Minimaliste

Sur le site, il y a de nombreuses façons d’accéder au contenu. En effet, plus il est riche et dense, plus les angles pour le découvrir sont nombreux. Il vous faudra donc naviguer entre les images très simplement en cliquant sur les flèches de chaque côté de l’écran, ou alors afficher le contenu sous forme de mosaïque. Vous avez aussi la possibilité de naviguer avec une barre de défilement horizontale qui fait office de frise chronologique.

Labeur

Pour la typographie, Google a ses propres outils comme Google Web Font, c’est donc de ce site que la typo de titre (le Oswald pour les intimes) et la typo de labeur (le Merriweather pour les mêmes) proviennent. Tout le travail typo en blanc sur fond de photo est plutôt bien réussi et offre une lecture confortable même sur les petits écrans.

Le Oswald

Le Merriweather

Simple complexité

En design,less is more” est un adage que j’apprécie dispenser et pratiquer. En effet, un site comme le Google Cultural Institute se retrouve a devoir aller à l’essentiel. Par exemple, avec cette page de recherche, on se retrouve un petit peu dans l’esprit du moteur de recherche de Google et nous gardons ainsi nos repères pour naviguer.

Et pour s’en servir vraiment ?

Comme souvent sur ce genre de projet, je pose la question suivante : “Et est-ce que vous vous en serviriez réellement ?”. Pas au quotidien comme une boîte e-mail ou comme Facebook, mais vraiment aller chercher, creuser l’information, naviguer dans un contenu comme on tourne les pages d’un livre chaque soir où comme on regarde les vidéos des conférences TED avant de s’endormir. Pour cela, Youtube propose sur sa chaîne dédiée au Google Cultural Institute, une vidéo explicative (en anglais sous-titré en français).

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Je me demande cependant si, en dehors de l’enseignement (ce qui est déjà une bonne chose!), des utilisateurs continueront d’aller sur le site une fois “l’effet waou” passé.

Rassembler est également une des forces de Google car sous l’égide de son institut se développe en fait des partenariats avec de nombreux acteurs de la culture comme le musée de Auschwitz-Birkenau, la Fondation France Israel, la Anne Frank House ou encore des sociétés comme Getty Images, la collection de photos du magazine LIFE et même la Mairie de Paris.

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous invite à pratiquer vous même l’expérience du Google Cultural Institute et également consulter la chaîne Youtube du Google Cultural Institute.

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http://owni.fr/2012/10/12/google-culture-cultural-institute/feed/ 6
France 3 se paie l’affiche ! http://owni.fr/2012/10/05/france-3-se-paie-laffiche/ http://owni.fr/2012/10/05/france-3-se-paie-laffiche/#comments Fri, 05 Oct 2012 08:45:44 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=121641 France 3, la chaîne de télévision publique à vocation régionale, veut rafraîchir fortement l'image un peu vieillotte d'un média adulé chaque jour à 20h15. Notre graphiste-maison livre son analyse de professionnel.]]>

Bonjour :)

Ici Geoffrey pour votre chronique “Vendredi c’est Graphism” ! Cette semaine, c’est France 3 qui s’illustre grâce à l’agence Australie et en présentant leur première collaboration matérialisée autour de cette campagne d’affichage mais aussi dans la presse, à la radio et sur le web. Retour sur ces affiches qui ont fait parler d’elles, chose rare pour une chaîne de télévision.

Une campagne de com’ ciblée

Changer le regard porté sur France 3 en valorisant les valeurs de proximité de la chaîne, en phase avec son époque.

France 3, coupé décalé

L’image de France 3 est, vous le savez, assez réservée et sérieuse, cependant, elle offre un contenu riche et varié avec des programmes spécifiques à la chaîne comme “Thalassa”, “Des Racines et des Ailes” ou encore la célèbre série “Plus belle la vie”. Le défi de changer cette image sérieuse et parfois un peu “vieille” était de taille. Cependant, France 3 faisant partie du groupe France Télévisions, ne pouvait pas se permettre tout et n’importe quoi, d’où l’idée de définir une direction claire dans leur statégie de communication :

Ancrée et active sur le terrain, concernée par l’actualité, la culture populaire, son environnement et son époque, France 3 est la chaîne grand public qui nous ressemble, qui nous concerne. Plus que jamais, France 3 est un repère ; Elle n’offre pas seulement une proximité géographique, mais une proximité de valeurs avec les téléspectateurs qui ne se reconnaissent pas dans les excès de la télévision actuelle.

Nous sommes au bon endroit

Cette campagne commence donc avec un spot vidéo très calme, sans musique avec une voix off et l’apparition fluide des éléments typographiques et iconographiques. Le spot, très certainement réalisé avec le logiciel After Effect, utilise très peu d’effets et contrebalance donc leur discours très provocateur qui est “Chez nous, c’est différent de chez les autres”, comprenez que France 3 ne fait pas de télé-réalité, de télé-sensation ou de films pour adultes, etc.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les affiches

La campagne se décline également en affiches, les mêmes que sur le spot, et qui s’imposent par leur discours vraiment décalé. La finesse de ces affiches se situe (comme souvent pour les affiches réussies) dans le fait qu’elles font appel à l’intelligence du lecteur. En effet, en ne citant pas directement le type d’émission qu’il critique, le texte de l’affiche est tourné dans sa forme négative. Ainsi, pour le lecteur, il est très simple d’inverser le processus et de comprendre que France 3 parle de l’émission “Déco”, de “Secret Story”, des séries américaines ou des télé-achats.

affiche Les affiches de France 3: des cochons, des chiennes et des porcs !
(source)

Décrypter l’image

Les affiches sont simples et sont toutes composées :

• d’un fond coloré avec un dégradé
• d’une phrase en grand, en gros
• d’une image d’une émission dans une télévision
• du logo de France 3
• de leur nouveau slogan “Vous êtes au bon endroit”

La récurrence d’un système graphique permet la cohérence et créé ainsi l’identité de la “marque” ou plus précisément, de la campagne de communication. La plupart des séries d’affiches fonctionne ainsi et joue sur ce système de répétition. Étrangement, ces affiches n’ont pas l’allure d’affiches publicitaires.

Un IMPACT typographique ?

Côté typographie, une drôle de surprise : le caractère “Impact” a été utilisé ! Oui, Impact est une typographie sans-serif conçue par Geoffrey Lee en 1965 et publié par la fonderie Stephenson Blake. Ses traits ultra-épais, son interlettre très serré, sa grande hauteur de x, ses contreformes réduites font son aspect et son identité. Comme son nom le laisse à deviner, la typo “Impact” est dessinée à l’origine pour les titres de journaux. L’impact est l’une des polices de base pour le Web et est distribuée avec Microsoft Windows depuis de nombreuses années.

À l’heure de la culture web, la typo Impact est surtout utilisée pour réaliser des images de mèmes, des images de lolcats, etc. Elle a donc une image assez mauvaise dans la culture de l’imprimé et sera considérée comme ringarde ou un peu kitsch.


(source)

Un graphiste aux manettes ?

Côté graphisme, ces affiches me donnent un drôle de sentiment. En effet, leur composition est propre, tous les éléments sont bien calés sur une grille, les textes sont à peu près bien calés aussi… mais ! Car oui, il y a ce “mais” qui m’ennuie.

• Les couleurs sont des couleurs qui ressemblent à des couleurs RVB (rouge vert bleu, des couleurs pour l’affichage sur écran), plutôt que des couleurs CMJN (cyan, magenta, jaune noir, des couleurs pour l’impression). Je me demande donc quelle sera la qualité du rendu une fois ces affiches imprimées ?

• La typographie, j’en parlais précédemment, n’est pas une typographie très élégante, très intéressante graphiquement et c’est une typographie installée par défaut sur les ordinateurs. L’impression qu’il n’y a pas eu vraiment de recherche en ce sens est forte. Cependant, j’en parlais également plus haut, c’est une typographie très utilisée sur des images produites pour le web. A-t-elle été choisie dans ce but ? Allez savoir.

• Le dégradé sur l’affiche n’a pas grand intérêt, et surtout, la télévision avec le câble qui pend n’est pas très élégante et ne fait pas “corps” avec le reste d’ l’affiche. Elle semble avoir été posée par hasard.

La stratégie de marque

Sur le site de l’agence Australie, on y découvre la stratégie de marque proposée pour France 3.

• Une nouvelle signature pour la chaîne. France 3, vous êtes au bon endroit”, une manière d’affirmer la solidité et la singularité de la chaîne : ancrée et active sur le terrain à travers l’information et les offres régionales, passionnée et enrichissante dans son offre de programmes (culture, découverte, évasion, arts de vivre, fictions familiales et historiques, décryptage et pédagogie de ses magazines et documentaires), naturelle et bienveillante dans le ton et la diversité des points de vues qui s’expriment.
• Une nouvelle campagne que l’agence Australie a voulu drôle et décalée pour marquer les esprits, conforter son public et donner envie de la redécouvrir pour d’autres.
• Selon Valérie Manzic, directrice de la communication externe de France 3,“l’ambition de cette campagne est bien de valoriser l’image de la chaine. France 3 assume ainsi fortement sa place originale et revendique sa solidité dans le paysage audiovisuel français : une offre différente, claire et positive qui n’a de cesse d’évoluer. L’humour renforce la proximité avec notre public et incitera le public à la redécouvrir”

L’accueil sur Twitter

L’accueil de cette campagne sur les différents réseaux sociaux ne s’est pas fait attendre et s’avère être plutôt bon auprès du public, je constate donc que c’est une petite réussite pour un ensemble d’affiches destinées à modifier l’image de France 3.

L’exemple Canal+

Il y a quelques temps déjà apparaissaient dans les transports en commun des affiches minimalistes, drôles et intelligentes pour mettre en avant des films connus. Aux manettes ? La chaîne de télévision Canal+ qui réalisait cette campagne à succès dont beaucoup partageaient les images sur Facebook ou Twitter. La qualité graphique était également au rendez-vous, à mi-chemin entre le dessin, l’affiche de propagande et la typographie très bien exécutée.

Retour en images.


source

Conclusion

Pour conclure simplement sur cette campagne qui semble réussie, il est vrai que les accroches sont bien pensées, surprennent de par leur côté décalé pour cette chaîne de télévision parfois timorée. Cependant, il ne faut pas oublier le graphisme et la qualité visuelle des affiches. La typographie, les couleurs, la composition et le choix des images auraient pu avoir un traitement encore plus méticuleux, plus audacieux et auraient eu, j’en suis sûr, un impact (sans jeu de mots), encore plus fort.

Je reste très curieux de voir si les autres chaînes du groupe France Télévisions vont s’aligner dans cet esprit graphique et décalé ou si la campagne de France 3 restera une exception.

En tous les cas, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Vendredi c’est Graphism !

Geoffrey

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http://owni.fr/2012/10/05/france-3-se-paie-laffiche/feed/ 44
J’irai graffer sur ton wall http://owni.fr/2012/09/28/jirai-graffer-sur-ton-wall-vendredi-et-cest-graphism/ http://owni.fr/2012/09/28/jirai-graffer-sur-ton-wall-vendredi-et-cest-graphism/#comments Fri, 28 Sep 2012 09:11:00 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=121174

Bonjour et bienvenue sur Vendredi c’est Graphism ! :)

Il y a quelques semaines, cette vidéo a fait beaucoup d’émois avec 107 000 vues. Ironique et pleine d’humour, elle dénonce, critique, provoque les différents médias sociaux que nous utilisons. Ironique ? Oui, je l’ai justement vue publiée sur Facebook et sur Twitter. Ce film et cette peinture (réalisée en cinq jours) ont été réalisés au festival “GALORE”  de Copenhague, au Danemark, et se présente comme un time-lapse composé de plus de 9 000 photos.

#MyLifeSucks

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Son auteur témoigne :

Les gens me regardent comme si j’étais sur une autre planète quand je leur dis que je ne suis pas sur les médias sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram. Aux yeux des médias sociaux, je suis fortement dépassé, je suis perdu et pas connecté. En ne prenant pas part aux médias sociaux mentionnés ci-dessus je fais de moi un étranger pour la société qui sacralise ces médias sociaux. Je ne peux pas m’empêcher d’observer les gens autour de moi qui semblent être consommés et accro au fait de se tenir au courant des statuts de leurs amis sur les médias sociaux.

Nous vivons dans une vie au rythme ridiculement rapide où l’information est échangée si rapidement qu’il nous fait nous sentir inadéquat et détruit notre capacité d’attention.

Street-art déconnecté ?

Le street-art semble donc avoir une dent contre les réseaux sociaux ? En effet, la création street art repose sur la rue, sur les murs, le mobilier urbain, les arbres, que sais-je encore, mais se situe en général plutôt loin de l’écran (à quelques exceptions près comme le Graffiti Research Lab). Cependant, le graffiti n’a jamais été aussi reconnu et suivi par le grand public depuis l’avènement des réseaux sociaux. En effet, combien de fois sommes-nous surpris par un beau graff publié sur Instagram ? Une photo “Regarde le ciel” publiée sur Twitter ou encore un panneau détourné publié sur Path ?

En tous cas, les réseaux sociaux influencent le street art et ce ne sont pas les initiatives qui manquent. Par exemple, avec ces collages qui nous racontent Facebook dans la rue.

Facebook est dans ta rue


(source)

Dépendance culturelle

Ne nous voilons pas la face, nous passons peut-être, une deux trois heures – voire toute la journée – sur Facebook, et notre compte Facebook est souvent ouvert, même si la fenêtre est minimisée sur notre ordinateur. Accro à Facebook ? C’est sur ce constat que la street-artiste 2wenty, située à Los Angeles, dépeint graphiquement notre  dépendance culturelle aux médias sociaux. Sur l’affiche ci-dessous, on voit clairement un paquet de cigarettes marqué au doux nom de Facebook et aux couleurs du réseau social.

Je fais des oeuvres sur ce qui me tracasse [...] Les gens sont toujours sur Facebook au travail et même en marchant dans la rue. Je compare Facebook à la cigarette pour attirer l’attention sur nos dépendances culturelles. Mais voulons-nous vraiment cesser de fumer?

Bien que le travail 2wenty dénote d’une attitude pessimiste envers le réseau social, ce n’est pas vraiment la preuve que l’artiste de rue est anti-Facebook, en effet elle-même possède sa propre page Facebook dans laquelle elle publie régulièrement des messages et des liens vers son travail.

Des murs sur Facebook

D’autres oeuvres de rue, souvent anonymes, se présentent sous de nombreuses formes différentes comme des collages, des pochoirs, des graffitis, des autocollants ou encore des peintures. Les supports sont nombreux, les idées pour parler des réseaux sociaux aussi.

Tweet tweet tweet

Enfin, il n’y a pas que Facebook qui inspire les street-artistes. Comme le montre la vidéo du festival GALORE en début d’article, Twitter est également source d’inspiration. Pour le colleur d’images Jilly Ballistic, c’est l’opportunité d’attirer l’attention du citoyen et d’aller contre le trop plein de publicité en faisant “court”, très court. Ci-dessous, il colle donc un tweet publié par lui-même, @JillyBallistic, avec pour simple message: “S’il vous plaît continuez à ignorer cette publicité. Merci.” Ce tweet collé restera affiché pendant plusieurs jours sur l’abribus M15 à St Allen & St Stanton, à New-York.


(source)

Questionmarc

Un autre artiste du nom de “Questionmarc” s’xprime sur les murs les d’un bâtiment en mettant en avant le petit oiseau de Twitter (l’ancienne version, pas la nouvelle). Son tweet ? “Just bombin’ a wall” est très simple et je serais ravi de voir jusqu’où il pourrait aller avec ce petit oiseau et ces tweets.

Et les mèmes dans tout ça ?

Enfin, les réseaux sociaux ne sont pas les seuls à inspirer les street-artistes, en effet la culture Internet n’est pas en reste avec cet exemple ci-dessous réalisé par Thierry Jaspart, en Belgique. Il a décidé de réaliser une fresque mettant en scène nos amis connus d’Internet, j’ai nommé Rage Faces, Pedobear, Long Cat, Keyboard Cat, etc.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le street-art et les réseaux sociaux font finalement bon ménage

Enfin, pour conclure il se trouve que tant que le street-art existera, il perdurera sur les réseaux sociaux, sur Twitter, Instagram, Path, Facebook, Pinterest, que sais-je encore. Ainsi, j’ai décidé de vous faire une petite liste par réseau, de là où vous pouvez dénicher des oeuvres de street-artistes :-)

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Sur Pinterest

Sur Instagram

Excellente fin de semaine et à la semaine prochaine !

Geoffrey

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